Autonomisation des femmes Africaines et inclusion financière
6 juillet 2021
L’inclusion financière des femmes
a un impact considérable sur le développement, en générant notamment une
croissance plus inclusive et plus durable grâce à l’augmentation des investissements
productifs et un accroissement cumulatif et durable dans le temps d’éléments
d’actifs. Dans les ménages, la femme est souvent le principal gestionnaire
financier de la famille. Elle alloue les ressources au sein du ménage pour
subvenir, jour après jour, aux besoins élémentaires, tout en épargnant pour
investir ultérieurement et pour protéger l’avenir de la famille. Pourtant, sur
le continent africain, où le niveau global d’inclusion financière est déjà
faible, il est particulièrement difficile pour les femmes d’accéder aux
services financiers par rapport aux hommes.
Une étude menée par la banque
mondiale démontre que plus d’un milliard de femmes sont toujours exclues des
services financiers officiels dans le monde ?
Savez-vous que la majeure partie
de ces femmes se retrouvent en Afrique ?
Ceci est prouvé par la vie précaire des femmes en Afrique, leur degré de vulnérabilité et les conditions de vie au quotidien.
Dans le document de politique
général « Faire progresser l’inclusion financière des femmes en
Afrique », les femmes possèdent moins de comptes auprès d’institutions
financières formelles que les hommes. Seules 21,5 % des femmes d’Afrique
subsaharienne possèdent un compte auprès d’une institution financière formelle,
contre 26,5 % pour les hommes d’Afrique subsaharienne
L’inclusion
financière consiste à assurer une utilisation des produits et des services
financiers abordables et appropriés qui répondent aux besoins de la population,
ainsi qu’un accès équitable à ceux-ci.
Et toute la problématique sur la
réalité que vivent les femmes en général dans le monde et plus particulièrement
en Afrique subsaharienne se retrouve là.
Nous saluons parfaitement les
initiateurs des objectifs de développement durable (ODD) qui ont élaborer des
plans d’actions à mettre en œuvre en vue de prôner la paix, le bien-être de
l’humanité, une vie équitable à tous dans le but d’une prospérité partagée dans
le monde. Tout ceci par le biais des partenariats multi-acteurs.
Femme Africaine : où en est-tu dans tout ce dispositif à ce jour pour
une vie meilleure?
Cette question nous interpelle à
nous questionner sur le point de situation de la femme Africaine notamment sur
les cinq premiers ODD dans un ensemble de 17 à savoir :
1.
Éliminer la pauvreté sur toutes ces formes et
partout dans le monde.
2.
Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire,
améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable.
3.
Donner aux individus les moyens de vivre une vie
saine et promouvoir le bien-être à tous les âges.
4.
Veiller à ce que tous puissent suivre une
éducation de qualité dans les conditions d’équité et promouvoir les
possibilités d’apprentissage tout au long de la vie.
5.
Réaliser l’égalité des sexes et autonomiser
toutes les femmes et les filles.
A notre avis, la réalisation de
ces ODD ne passera pas sans l’autonomisation financière de la femme, souvent
pilier de la famille Africaine. Or, cette autonomisation financière n’a pour
passerelle que l’inclusion financière de la femme.
Pour réussir à transformer leur
vie et leurs moyens de subsistance, les femmes ont besoin de plus qu’un simple
accès aux services et aux produits financiers : elles doivent être en mesure
d’en tirer parti. Cela signifie qu’on doit aider les femmes à accroître leurs
connaissances financières afin qu’elles puissent faire une utilisation
stratégique des services et des produits financiers.
Notre plaidoyer à l’endroit des
autorités politico-administratives des pays Africains pour une bonne prise en
charge en matière d’autonomisation financière serait de prendre des décisions
pour :
- Investir dans des programmes d’éducation financière pour les femmes Africaines, pour qu’elles puissent agir en consommatrices plus informées et plus averties
- Soutenir le développement d’une infrastructure financière qui doit être considérée comme un bien public, en étant sensible aux composantes qui soutiennent le plus l’inclusion financière des femmes
- Investir dans les infrastructures des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de téléphonie mobile pour appuyer le développement de produits et de services financiers particulièrement utiles aux femmes
- Élargir le rôle joué par les centrales des risques pour permettre un partage des informations entre les prestataires de services financiers ; encourager la participation aux systèmes d’échange d’information.
- Sensibiliser les décideurs politiques et toutes les parties prenantes aux besoins financiers des femmes dans les différents segments de marché, en instaurant un dialogue politique avec les leaders féminins
- Supprimer les clauses discriminatoires qui empêchent l’inclusion financière des femmes, notamment en ce qui concerne la propriété foncière et les droits de propriété et agir sur le levier solidarité et entraides entre femmes.
- Donner plus de champ aux innovations en faveur de l’inclusion financière des femmes dans la réglementation
- Élargir les options de financement pour les PME
et les petites exploitations agricoles dirigées par des femmes; soutenir les
options alternatives de financement, en attribuant les rôles au gouvernement et
au secteur privé de façon réfléchie.
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